Être une entreprise propre ou ne pas être

Propre au sens “éthique” et aussi au sens “écologique” du terme.

Nous voyons dans le thème d’entreprise propre deux aspects. Propre au sens “éthique” et aussi au sens “écologique” du terme. C’est la notion d’entreprise éthique et responsable vis-à-vis de la nature, de la finance comme de la politique.

Ecouter la nature plutôt que la contraindre…Les jeunes générations ont pleinement conscience que de nouvelles façons de travailler doivent émerger. Ils trouvent intéressant de suivre la logique de la nature ; c’est-à-dire de se reconnecter avec le vivant. Il s’agit de favoriser la coopération, la diversité et les relations entre tous les êtres vivants qui sont la base même de la vie. A l’origine, l’être humain, omnibulé par ses peurs ancestrales, a préféré croire que la loi du plus fort était la seule qui compte pour s’en sortir. A l’ère économique, la nécessité de produire et la quête du profit ont participé au développement d’un environnement de travail qui a généré tout un système de croyances poussant à adopter de nombreux comportements non collaboratifs. Pourtant, aujourd’hui la conscience humaine évolue vers la coopération, l’empathie et la paix économique. Une envie de rendre l’humanité durable.

Photo Unsplash bethany legg

La rentabilité au service des êtres humains et de son environnement et non pas l’inverse.

Gagner toujours plus, posséder sa maison et avoir une résidence secondaire ne sont plus des choses qui font rêver toutes les jeunes générations. Elles aspirent de plus en plus à des valeurs d’équilibre de vie, de justice et le “monde des affaires” crée quasi systématiquement de la méfiance de leur part. Elles attendent des entreprises du respect, de l’honnêteté et de la transparence. Le collaborateur veut être bien traité. 

En 2004, Bruno Rousset, président d’April Group disait déjà : “les clients, le personnel et les actionnaires doivent être traités de la même façon. Sinon, en traitant bien les clients et mal le personnel, assez rapidement, vous rencontrez des problèmes”. Il n’y a pas d’intérêts opposés mais une convergence à trouver entre tous pour aboutir à l’intérêt final commun. Et ce qui réunit tout le monde ; c’est la satisfaction client qui est gage de fidélisation et donc de profit. Une image dégradée ou “non propre” de l’entreprise et la sanction des consommateurs ne tardera pas à tomber. Prenons l’exemple du groupe Lactalis et sa culture du secret : son choix de ne pas rendre public ses résultats, sa non-communication dans la crise du lait maternel ont énormément ébranlé l’entreprise.  Emmanuel Besnier, le PDG de Lactalis reconnait lui-même que cette affaire va coûter plusieurs centaines de millions d’euros. Le coût lié à la possible perte d’agrément à l’exportation est impossible à estimer. Quid des effets en interne sur les équipes RH ? Quelles seront les conséquences sur les recrutements quand l’image de l’entreprise est si dévalorisée ?

Alors que faire au niveau managérial ?

Nous pensons que tout commence par des valeurs exprimées explicitement traduites ensuite en comportements visibles au sein des équipes. Valeurs de respect, de transparence, de confiance, d’entraide, de partage, de collaboratif, de communication authentique et responsable, etc… Toute dérive sera, elle aussi, relevée, notifiée voire sanctionnée par une baisse de motivation et un désengagement des collaborateurs.

Quid du versant “écologique” ?
Comment cocréer en conscience le monde de demain ?

L’agenda 2030 du développement durable fixé par les Nations-Unies met les entreprises face à leurs responsabilités légitimes. Elles ont tout intérêt à jouer le jeu si elles veulent attirer les jeunes générations très sensibilisées à la valeur planète. Les collaborateurs ont aussi un rôle à jouer dans cette orientation “propre”.

Une véritable prise de conscience est en route et en dehors de quelques dirigeants climato-sceptiques dans le monde, l’humanité est plutôt en phase. Le développement durable est une évidence pour les nouvelles générations et ce n’est pas trop tôt. Sur ce chapitre, elles auraient sûrement de sérieux reproches à faire à leurs aînés… 

Des initiatives collaboratives et plus propres se développent au sein de l’entreprise suivant l’exemple du biomimétisme qui propose de s’inspirer du vivant pour innover en termes de modes d’organisation ou de produits. On voit apparaitre des coopétitions entre concurrents qui décident de collaborer pour un bénéfice commun. Les exemples sont nombreux : BlaBlaCar pour qui l’usage compte plus que la propriété, la société OVS qui offre des propositions de sorties entre amis par et pour ses membres, ou encore le site Le Bon coin qui redonne une seconde vie à des biens dont on ne veut plus. Autolib, le service de voitures électriques en libre-service, Guest to Guest qui propose à des particuliers d’échanger leur maison pour des vacances, etc…

Un mouvement entrepreneurial qui a le vent en poupe est “l’entreprise libérée” dont les principes d’organisation prônent l’égalité des individus qui la composent et l’autonomie des salariés qui participent à la stratégie. Les managers sont plutôt des leaders qui facilitent la vie des collaborateurs. On parle aussi d’holocratie. Fondée sur l’intelligence collective, c’est un système d’organisation fractale de la gouvernance. Concrètement, elle sépare les mécanismes de prise de décision au sein de l’équipe en s’appuyant sur des rôles attribués à chacun. 

En synthèse, l’ère propre est en marche.

Derrière la vie des gangsters de Birmingham se dévoilent les ambitions de leur leader charismatique Tommy Shelby, visionnaire et stratège, qui souhaite à tout prix emmener sa famille vers la respectabilité et la réussite. Il est vrai que ses méthodes sont souvent particulières mais les qualités de management de ce héros sont indéniables… est-ce un exemple à suivre ? Pas sûr.

The Peaky Blinders créé par Steven Knight

Cet article est un extrait de notre Livre blanc :
10 idées sur le management inspirées par les jeunes (Nouveauté 2018)