Le paradoxe de la liberté : l’autonomie commence par un cadre

Le changement est le quotiden des managers et ils sont au cœur des transformations.

Pas de liberté sans un cadre. 

Nous savons qu’aujourd’hui le changement est le quotiden des managers et qu’ils sont au cœur des transformations. Leur rôle est bien sur d’expliquer tous les changements en donnant du sens, mais aussi de les faire vivre au quotidien au sein de leurs équipes.

Liberté cadre

La responsabilisation de chacun et la prise d’initiative sont essentiels pour s’adapter.

Pour initier cela, les managers ont à inventer de nouveaux modes de fonctionnement, à repenser le travail d’équipe, à faire confiance et donner plus de liberté à leur collaborateurs.

Pour que tout cela soit possible, il est essentiel d’évoluer dans un cadre et des règles clairs.

Comment les managers peuvent-ils créer les conditions qui vont permettre la prise d’initiative ?

Qu’est-ce qui va leur donner envie de faire autrement, différemment, de sortir du cadre pour libérer le potentiel de créativité de leurs équipes ? Ce sont eux qui sont à la source de la capacité d’augmenter le pouvoir d’expression, de proposition, et d’action de leurs collaborateurs, bref créer les conditions les plus favorables à « l’empowerment »

Je vous propose un parallèle avec le jazz vocal. Si vous avez écouté des « standards » de jazz, vous aurez remarqué qu’il y a autant de versions que de chanteurs ou chanteuses avec plus ou moins de liberté à s’écarter de la version initiale et proposer SA propre version.

Mais pour pouvoir sortir du cadre de la partition, il faut la connaître parfaitement, et être à même de maitriser les règles qui se rapportent à ce style de musique, afin de s’en libérer et donner libre court à sa créativité.

De même dans une équipe, si le cadre n’est pas correctement défini, si les rôles et les missions ne sont pas clairement établies, si les règles ne sont pas explicitées et reconnues par tous, il n’y a nulle place pour la liberté. Il ne s’agit pas d’être controlant, il s’agit d’être « contenant » et « soutenant ».

Le cadre, les règles protègent tout en donnant des permissions, et c’est à travers à la fois ces protections et ces permissions que peut se libérer toute la puissance de créativité des individus.

Libérer les énergies.

Si vous avez participé à un travail de créativité, vous avez probablement fait l’expérience d’un processus très cadré avec même parfois des règles strictes, qui n’ont d’autres objectifs que de permettre de déployer son énergie au service de l’inventivité.

Il s’agit de poser des limites, et alors, une fois que l’on a clarifié les zones de liberté, il est possible de lâcher le contrôle ; et de laisser de l’autonomie, sachant que l’autonomie n’est synonyme ni d’indépendance ni d’autogestion.

Il s’agit également pour le manager de mieux se connaître soi-même et de trouver les moyens d’élargir sa zone de confort.

Connaître ses propres limites qui le poussent à vouloir trop contrôler ce qui se passe, et qui de ce fait brident le pouvoir d’action de ses collaborateurs ; prendre conscience de ses croyances limitantes pour les dépasser au service de la performance de son équipe.

Enfin, donner plus de liberté, c’est aussi développer la confiance.
D’abord avoir confiance en soi-même et en sa capacité de leader.
Et aussi instaurer la confiance avec ses collaborateurs.
Cette confiance dans ses collaborateurs et dans leur capacité d’autonomie se construit autour de 3 facteurs interdépendants : Faire confiance – Inspirer confiance – Communiquer en confiance.

La liberté, c’est trouver son autonomie dans le cadre, au service d’idées ou de pratiques innovantes, constructives et constructrices d’un « mieux » .

Valérie Bernardout

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