Pourtant, c’est justement au moment de la reprise que le manager a un rôle clé à jouer pour préserver l’énergie et la motivation des équipes. Comment alléger la charge mentale de la rentrée et éviter de replonger trop vite dans le stress du quotidien ? Voici 3 conseils concrets à mettre en place.
En septembre, tout semble urgent : chaque projet doit repartir rapidement, les demandes affluent et les agendas se remplissent. Les effets sont immédiats, l’agenda du manager se remplit à la vitesse de la lumière et les collaborateurs risquent de se sentir débordés et de perdre le fil en n’ayant pas toujours les réponses à leurs questions.
Les managers ont tout à gagner à recourir à un levier simple : construire une feuille de route claire pour l’équipe. Limiter les actions à quelques priorités majeures pour le mois va permettre de canaliser les énergies. C’est en effectuant un travail de priorisation drastique selon des critères de performance et d’efficacité qu’il sera plus facile de garder la motivation des équipes. Et ce travail sera d’autant plus efficace qu’il est réalisé en intelligence collective avec l’ensemble des personnes concernées.
La matrice d’Eisenhower pour choisir les priorités majeuresPlusieurs méthodes de priorisation des tâches sont à la disposition des managers. La matrice d’Eisenhower est un outil de gestion du temps éprouvé qui permet d’identifier rapidement les tâches urgentes et/ou importantes à effectuer.
La matrice d’Eisenhower permet aux managers de prendre de la hauteur pour arbitrer dans les priorités. Cette méthode requiert de connaitre en préambule l’ensemble des tâches à effectuer pour ensuite les qualifier. Il s’agit de définir si les tâches sont importantes, urgentes ou prioritaires, c’est-à-dire à la fois urgentes et importantes. Ce travail de réflexion individuel ou collectif fait ensuite l’objet de questionnement :
– Quelle sera la conséquence si je ne la fais pas en priorité, c’est à dire maintenant ?
– Que se passera-t-il si je ne la fais pas… du tout ?
Ainsi les niveaux de priorité des différentes tâches seront plus faciles à déterminer et les actions plus faciles à organiser.
La méthode MoScow pour catégoriser les urgences
La méthode MoSCoW est également très utile pour aider à classer le niveau d’urgence et de priorités des tâches. Cette méthode est particulièrement intéressante en management transversal. Elle aide à classer les tâches ou les projets selon leur niveau de priorité, en quatre catégories simples. Cet exercice de classement est rapide et peut être effectué en mode collaboratif.
Les 4 classifications de tâches de la méthode MoScow sont les suivantes :
Cet effort de hiérarchisation donne de la visibilité et réduit la charge mentale. L’intérêt de se poser pour gagner du temps est un enjeu managérial. Pour ne pas perdre de temps et d’énergie quand l’ensemble des équipes est en reprise forte d’activité, il est important d’investir du temps là-dessus. Prendre le temps d’organiser les tâches et les projets sera source de performance. Les équipes se concentreront sur l’essentiel sans avoir l’impression de courir après tout en même temps.
Le retour de vacances peut être déstabilisant : les informations circulent à nouveau en masse et chacun reprend ses habitudes à son rythme. Sans repère, la pression monte vite. En même temps, la rentrée est un moment charnière. Les équipes reviennent avec un regain d’énergie renouvelé, c’est l’occasion de questionner les pratiques et éviter de retomber dans les écueils identifiés sur les derniers mois.
La manager a là encore un rôle clé à jouer pour maintenir un rythme de communication interne serein et efficace. La place des rituels est centrale pour à la fois prendre le pouls des équipes après cette période de congés et pour cadrer les échanges en évitant la surinformation de rentrée.
Prendre le temps de revisiter les rituels individuels et collectifs, informels et formels est une clé de réussite pour accompagner la reprise du mois de septembre.
Ce temps consacré à la place des rituels dans les organisations joue un double rôle : il fluidifie la communication et il crée un espace d’écoute. Les collaborateurs savent qu’ils ne sont pas seuls face à leurs défis et la sensation de surcharge sera limité. Après une pause comme les congés d’été, les habitudes sont moins ancrées, les changements d’organisation seront alors plus facilement acceptés.
Ajuster ou instaurer des rituels présente des bénéfices managériaux certains : réduire la charge mentale, éviter le sentiment de dispersion, proposer des repères pour sécuriser et motiver les équipes et créer une dynamique d’équipe positive.
La tentation est grande, après les vacances, de repartir à 200 %. Il est pourtant fréquent d’observer qu’à vouloir accélérer trop vite, le risque est d’épuiser l’équipe dès la rentrée.
Un geste managérial utile, voire de courage managérial utile consiste à favoriser des temps de respiration. Ces moments de récupération permettent de maintenir l’équilibre entre performance et bien-être. Ils envoient aussi un signal fort : l’énergie et la santé des collaborateurs sont une priorité.
En effet, les liens entre performance durable et rythme biologique ne sont plus à prouver. La rentrée de septembre est un moment particulièrement intéressant pour revoir l’organisation du temps des équipes.
Le corps et le cerveau ne fonctionnent pas en flux tendu : ils alternent naturellement entre phases de concentration et phases de récupération. Après les congés d’été, les collaborateurs ont modifié leurs habitudes. Ignorer les impacts des rythmes biologiques entraîne fatigue, erreurs, irritabilité et, à terme, désengagement. À l’inverse, respecter ces cycles permet de maintenir une performance stable sur la durée.
La biologie de la concentration est un élément à prendre en compte : le cerveau humain suit des cycles ultradiens de 90 minutes ; au-delà, l’attention baisse. Un manager qui intègre particulièrement ces éléments au retour de congés pour réorganiser les temps de travail s’engage vers la voie d’une performance durable.
Il peut s’agir de modifier le rythme de la semaine ou d’accepter les micro-pauses en considérant que ce ne sont pas des temps perdus mais des investissements en concentration et en qualité de travail.
Favoriser des temps de respiration, ce n’est pas ralentir l’équipe. C’est lui permettre de s’adapter aux rythmes naturels de chacun, et donc de donner le meilleur, plus longtemps.
En conclusion, sortons la tête du guidon !
La rentrée n’a pas à rimer avec surcharge et perte rapide d’énergie. En tant que manager, vous pouvez aider vos équipes à prolonger les bénéfices des vacances grâce à ces trois leviers concrets. Ces pratiques peuvent faire la différence pour aborder la rentrée avec sérénité, renforcer la cohésion et transformer l’énergie estivale en performance durable.