Le vrai leadership commence par le courage managérial

Qu’est-ce que le courage managérial ?

Le courage managérial peut se résumer à la capacité d’un manager à affronter des situations complexes en assumant ses responsabilités. Cela dépasse les arbitrages d’organisation et de planification des tâches. C’est une compétence fondée sur la relation. Le courage managérial implique d’oser dire ce qui doit être dit, de prendre des décisions parfois impopulaires, d’arbitrer entre des priorités contradictoires et de tenir ses engagements. La tâche est ardue pour des managers qui sont confrontés à des contextes incertains.

Le courage managérial ne doit pas être assimilé à de l’autoritarisme. Ces postures qui imposent sans dialogue ne fonctionnent plus dans les organisations. Le courage managérial se fonde sur des qualités relationnelles fortes comme l’écoute, le respect et l’équité. Un manager courageux ne cherche pas à dominer mais à guider, même dans l’inconfort. 

Pourquoi le courage managérial est une compétence particulièrement attendue aujourd’hui ?

Plus que jamais, le contexte économique et géopolitique instaure incertitude et flou au quotidien. Les transformations liées au développement du digital, de l’IA et de la data complexifient les organisations et le management. Les managers, les dirigeants sont amenés à naviguer dans des injonctions souvent contradictoires. 

Le courage devient une compétence incontournable qui va permettre d’offrir de la clarté dans un environnement en changement constant, qui va aider à assumer les arbitrages, même difficiles et qui va favoriser la confiance collective des équipes.

Un manager n’est plus seulement celui qui a les compétences métiers les plus expertes. Il est avant tout celui dont les qualités relationnelles entraînent les équipes vers la performance.

Quelles sont les différentes formes de courage managérial ?

Managers de proximité, managers de managers ou dirigeants, les formes de courage managériale sont variées et s’expriment différemment dans le quotidien. 

Le courage d’oser dire

Le courage d’oser dire est essentiel notamment lorsque le message est inconfortable. L’authenticité et la capacité à oser dire les choses est alors une compétence cruciale. Au-delà d’assumer une prise de décision ou un arbitrage, la communication assertive permet aux manager de gérer les situations et en même temps d’engager les équipes dans une dynamique claire autour d’un cadre qui développe confiance et engagement.

Les entretiens de feedback peuvent être vécus de façon difficile. Les arbitrages dans les réunions de CODIR peuvent déstabiliser les organisations. Pour autant, le fait d’oser dire les choses est une marque de distinction forte chez les leaders.

Le courage de décider

L’acte managérial de la prise de décision est au cœur de la problématique du courage managérial. Prendre une décision seule ou à plusieurs, en prenant en compte l’importance du collaboratif et de l’intelligence collective peut devenir un casse-tête. La prise de décision est une compétence évidente à développer. Et bien-sûr aussi quand la décision ne sera pas populaire.

Via ses décisions, le manager offre un cadre à ses équipes et favorise dans ce cadre les échanges et les confrontations d’idées pour accompagner les projets vers la réussite. Parfois, les managers doivent également décider en fonction de l’intérêt collectif et apprendre à gérer les conséquences.

Le courage de renoncer

Le droit à l’erreur est un fondamental en management. Tout autant que le test and learn. Pour encourager cela dans son équipe, e manager doit accepter que lui aussi peut faire des erreurs et se tromper. Admettre une erreur et assumer un retour en arrière devient non seulement une preuve de courage mais propose aussi une posture modélisante pour les collaborateurs. Ces derniers seront alors plus enclins à prendre des initiatives.

Le courage de persévérer

Le rôle de manager est aussi de savoir maintenir le cap malgré les obstacles et les résistances : tenir bon dans ses choix, encourager à continuer malgré les retards ou les écueils. Les projets sont de plus en plus transverses, les organisations de plus en plus flexibles, rester ancré dans les axes des projets n’est pas toujours facile. Cela fait partie des attributions du manager que de faire front quand il est nécessaire pour rester en phase avec les décisions actées.

Quels sont les freins au courage managérial ?

Malgré son importance, le courage n’est pas toujours au rendez-vous. « Selon le rapport Gallup 2025, seul 27 % des managers se déclarent engagés — un recul historique qui touche particulièrement les jeunes managers (-5 pts) et les femmes (-7 pts). Ce désengagement lié notamment aux contextes d’incertitude et de transformation continue fragilise le courage managérial. En effet, comment décider, arbitrer ou dire ce qui doit être dit quand on se sent démotivé et isolé ?

Parmi les freins observés et qui expliquent le manque de courage managérial, on trouve :

• La peur du conflit ou de décevoir ses équipes,
• La volonté de plaire et d’être apprécié en interne ou par la hiérarchie,
• Le manque de confiance en soi,
• Ou le sentiment de ne pas être soutenu par sa hiérarchie.

Ces freins, s’ils ne sont pas dépassés, peuvent conduire à une posture attentiste. C’est la crédibilité et le leadership du manager qui s’en trouve affaibli. Heureusement, le courage managérial cela s’apprend.

Comment développer son courage managérial

Le courage en management se cultive, se développe. Il est notamment être au centre d’un accompagnement en coaching individuel. Voici plusieurs pistes à creuser pour le renforcer :

1. Développer son assertivité

Travailler son assertivité et sa capacité à dire non avec respect. Investir dans sa communication assertive est une clé de succès des managers d’aujourd’hui. Les collaborateurs ont besoin de trouver du sens, un cadre et qu’une vision claire leur soit proposé. Apprendre à dire les choses devient un incontournable.

2. S’appuyer sur l’intelligence collective

S’appuyer sur l’intelligence collective pour partager les responsabilités et renforcer les décisions demeure une pratique managériale essentielle. Mettre en place des outils et des process de travail en mode collaboratif participe à l’engagement et la fidélisation des collaborateurs. La manager reste bien-sûr le capitaine du bateau en se basant sur les forces du groupe.

3. Apprendre à gérer ses émotions et à accueillir celles des collaborateurs

Les émotions sont très présentes en entreprise. La peur ou la colère sont des émotions qui impactent les collaborateurs et à terme la qualité du travail. La bonne gestion des émotions, les siennes comme celle de son équipe est source de performance. Les managers qui se connaissent bien et qui ont pris le temps de bien comprendre le fonctionnement de leurs équipes sauront mettre en place les pratiques pour atteindre leurs objectifs de performance. L’intelligence émotionnelle requiert une dose de courage car on touche à l’intime.

4. Développer sa pensée critique

Prendre le réflexe de challenger toutes les idées, réfléchir aux différentes options possible… développer son esprit critique, voici une approche courageuse. Sortir de sa zone de confort et accueillir des avis divergents et confronter ses opinions, chercher des alternatives permet de mieux s’affirmer ensuite. 

Le courage managérial vu par les collaborateurs

Les équipes reconnaissent et respectent un manager qui ose décider, même si ses choix ne font pas l’unanimité. Ce courage est perçu comme un signe de cohérence et de leadership. Il inspire la confiance, car les collaborateurs savent où ils vont et sentent que leur manager agit avec intégrité.

Le courage managérial n’est pas une qualité innée et réservée à quelques leaders charismatiques. C’est une compétence qui se travaille, se développe et se transmet. Et si, finalement, le courage était l’une des plus belles preuves de respect qu’un manager puisse offrir à son équipe ?