Parmi les nouvelles softskills nécessaires pour un manager, la considération est l’une des plus puissantes. Considérer… soi-même, l’autre, l’équipe… quelles possibilités de leviers managériaux nous avons là.
Qu’est-ce que la considération ? Revenons à sa définition. Pour le Larousse, la considération c’est « l’accueil de ce qu’est l’autre ». C’est également « une aptitude morale de respect, d’estime et d’égards pour les autres ». Pour le Robert, c’est le fait de « donner de l’attention aux autres ».
Nous sommes bien au cœur de l’action managériale. Il est avéré aujourd’hui que la performance a un lien direct avec la manière dont sont traités les collaborateurs. Plus les collaborateurs vont se sentir respectés, reconnus, considérés, plus ils vont avoir envie de contribuer aux projets, et plus ils seront performants… dans un cadre qui apporte de la satisfaction à travailler ensemble.
Combien de fois dans nos accompagnements, nous avons entendu « nous ne sommes pas considérés », « on nous dit sans cesse ce qui ne va pas, mais ce que nous faisons de constructif et de positif n’est pas pris en considération ». La conséquence est que plus ce sentiment grandit, plus il développe de la frustration et de la démotivation.
Donner de la considération est avant tout une posture, qui se concrétise par les actions suivantes :
Et tout cela avec une intention réelle et authentique de porter attention à l’autre pour que cela soit suivi d’effets positifs et constructifs. « Passer de la pommade » n’a jamais fait progresser, car personne n’est dupe, et tout le monde sait faire la différence entre la « flatterie » et l’intention réelle de féliciter ou d’encourager. N’oublions pas que « le corps parle ». La gestuelle non verbale véhicule des signaux qui peuvent en dire long. Si je veux comprendre la situation, je dois être dans une posture d’écoute. Combien de fois, demande-t-on à quelqu’un « comment vas-tu ? » sans aucune intention d’écouter la réponse…
Le rôle du manager consiste aussi à considérer ses équipes à tous les niveaux et donc à se poser les bonnes questions concernant ses collaborateurs :
Cette posture évoquée, c’est avant tout « faire confiance à priori » aux collaborateurs ; ce qui correspond à avoir d’eux une vision « positive ».
Je me souviens d’une intervention dans une entreprise où pour la première fois l’ensemble des salariés était sollicité pour donner leur avis sur la manière dont ils voyaient l’organisation de leur espace de travail. Avant de mettre en place cette démarche, la direction était très sceptique sur l’intérêt de prendre en considération les réponses de tout le monde au lieu de n’écouter que les managers. Nous avons dû insister pour que tout le monde ait la parole, avec un engagement que chaque idée serait étudiée. Et cela a été une très belle surprise pour cette même direction de trouver d’excellentes idées de la part de personnes dont il n’avait jamais écouté la parole.
Le collaboratif est donc un levier fort dans la posture de considération pour les autres. « Je vous prends en compte, vous êtes digne d’intérêt ».
Le fait d’être considéré permet de libérer la parole, la créativité, l’inventivité, l’enthousiasme, et surtout des relations authentiques et saines.
A contrario, le manque de considération déclenche un sentiment d’être « invisible », ne pas exister au sein de l’organisation, d’où la perte de sens « Pourquoi suis-je ici, à quoi je contribue ? » et finalement conduit à la perte de motivation.
Dans cette période où de plus en plus de personnes ont de moins en moins peur de quitter ou de changer d’entreprise, dans cette période de guerre des talents et de difficultés à recruter, il est impératif de « soigner » ses collaborateurs et les personnes globalement avec qui l’on travaille, et notamment en apportant de la considération, de façon authentique. Vous n’en aurez que plus de satisfaction à travailler tous ensemble.