L’intelligence émotionnelle est une compétence qui permet aux managers de créer un environnement de travail plus serein, d’améliorer la communication au sein de leur équipe et de prendre des décisions plus équilibrées. C’est une clé de leadership attendue dans les organisations mais ce n’est pas si évident pour bon nombre de managers éduqués et formés pour se servir uniquement de leur cerveau ! Ils sont ok pour résoudre des problèmes et prendre des décisions basées sur des faits et des données mais pour le reste ce n’est pas sérieux pour eux !
De nombreux managers ont tendance à privilégier la logique et à négliger l’aspect émotionnel, ce qui peut limiter leur efficacité. Ce phénomène soulève une question importante : comment les managers peuvent-ils équilibrer leur recours à la logique et aux émotions pour devenir plus efficaces ? C’est une thématique très souvent abordée lors de nos coachings individuels ou durant nos formations en management.
Dans cet article, nous vous proposons d’examiner pourquoi il est essentiel pour les managers de développer leur intelligence émotionnelle. Nous explorerons également les stratégies pour améliorer cette compétence et la façon dont elle peut être intégrée dans le coaching de managers. Pour finir, nous montrerons comment une approche équilibrée peut transformer les managers en leaders empathiques plus performants.
L’intelligence émotionnelle, popularisée par le psychologue Daniel Goleman dans les années 1990, englobe différentes composantes. La première est la conscience de soi, qui est la capacité à comprendre ses propres émotions, les accepter et s’y connecter. Cette conscience est importante pour les managers, car elle leur permet d’identifier leurs déclencheurs émotionnels et de mieux gérer leurs comportements.
Nous aidons régulièrement les managers à se connecter à leurs émotions durant nos séances de coaching car certains ne savent absolument pas le faire ! Et de plus ils manquent souvent de vocabulaire pour exprimer ce qu’ils ressentent. Leur champ lexical de tête est vraiment beaucoup plus large que leur champ lexical de cœur ! Difficile d’exprimer une quelconque émotion lorsque l’on n’a pas les mots… Nous les aidons à prendre conscience que leurs émotions vont de toutes façons plus vite que la pensée et qu’elles influencent leurs réflexions et leurs comportements. Et cela qu’ils le veuillent ou non !
La deuxième composante est la maîtrise de soi, qui consiste à se contrôler pour ne pas se laisser déborder par les émotions perturbatrices. Pour un manager, cela signifie rester calme et constructif dans les moments difficiles et mieux gérer son stress et celui des autres. Beaucoup de nos coachés sont meilleurs sur cette dimension car ils ont appris à contrôler leurs émotions puisque certains pensent encore qu’elles doivent rester au vestiaire et ne pas polluer le monde du travail ! Mais là, la subtilité est de se connecter à son émotion et à réussir à la gérer et non de faire comme si elle n’existait pas !
La troisième composante est la motivation. Les managers dotés d’une intelligence émotionnelle plus développée sont intrinsèquement motivés, ce qui signifie qu’ils savent dépasser leurs émotions pour poursuivre leurs objectifs avec passion et persévérance. En reflet, ils ont une plus grande capacité à motiver leurs collaborateurs.
L’empathie, la quatrième composante, est la capacité à comprendre les émotions des autres. Cette compétence aide les managers à se connecter avec leurs équipes et à résoudre les conflits. Même si toutes les formations au management parlent d’empathie, il y a encore de nombreux managers qui ne savent pas vraiment la mettre en œuvre. C’est un sujet qui est traité dans de nombreuses séances de coaching pour faire prendre conscience des bénéfices de montrer de l’empathie avec ses collaborateurs. Car s’il n’y a pas de bénéfices perçus, il n’y aura pas de changements 😊
Enfin, les compétences sociales sont la cinquième composante de l’Intelligence émotionnelle. Elles se réfèrent à la capacité à gérer les relations et à inspirer. Les managers qui possèdent de bonnes compétences sociales sont capables de construire des relations solides, de créer des réseaux et de travailler en équipe de manière efficace.
En intégrant ces différentes composantes, les managers peuvent mieux apprécier l’importance de l’Intelligence émotionnelle et ainsi se développer personnellement au service d’une meilleure efficacité.
En coaching, nous évoquons souvent la notion de pleine conscience. Cela consiste à être pleinement présent et engagé dans l’ici et maintenant. Cela aide les managers à améliorer la compréhension d’eux-mêmes et des autres mais aussi à améliorer leur concentration. Cela permet d’être plus focus et efficient dans ses pratiques managériales.
Dans le management traditionnel, la logique et la rationalité ont souvent été privilégiées comme les principales voies de prise de décision. Si ces qualités sont indéniablement importantes, une approche managériale trop centrée sur la « tête » peut parfois se révéler contre-productive, voire préjudiciable. En effet, cette façon de procéder néglige l’élément humain, essentiel dans la dynamique d’une équipe.
L’un des principaux inconvénients d’une approche uniquement cérébrale est qu’elle ne prend pas en compte les émotions et les motivations humaines. Les collaborateurs ne sont pas des machines qui réagissent de manière prévisible aux stimuli logiques. Ils ont des émotions, des aspirations et des préoccupations qui influencent leurs comportements et leurs performances. En ignorant ces aspects, les managers risquent de perdre le soutien et la loyauté de leurs équipes.
Un autre travers à craindre est de limiter la créativité. La logique rigide a tendance à favoriser les solutions conventionnelles et à écarter les idées innovantes. Cela peut empêcher les équipes de s’adapter aux changements et d’innover. En revanche, une approche plus équilibrée, qui intègre l’intelligence émotionnelle et encourage la collaboration, la pensée créative et l’adaptation, est bien plus efficace.
De nombreux échecs managériaux peuvent être attribués à une rationalité excessive. Par exemple, un manager peut imposer des décisions basées uniquement sur des chiffres, sans tenir compte de l’impact émotionnel sur l’équipe. Cela peut entraîner de la frustration, de la démotivation et même des départs, compromettant ainsi la performance globale.
Finalement, le management efficace nécessite un équilibre entre « tête » et « cœur ». Une approche axée sur l’intelligence émotionnelle permet aux managers de prendre des décisions plus équilibrées, d’inspirer leurs équipes et de créer un environnement de travail positif.
Certaines techniques de coaching, telles que l’écoute active, la reformulation et le questionnement ouvert, sont particulièrement utiles pour développer l’intelligence émotionnelle du coaché. En se concentrant sur ces compétences, les coachs peuvent aider les managers à améliorer leur conscience de soi et leur empathie de façon concrète. Un coach efficace doit être capable de comprendre les émotions de son client et de l’aider à naviguer à travers elles pour atteindre ses objectifs.
Le développement de l’intelligence émotionnelle est un levier puissant pour les managers souhaitant s’améliorer dans leur rôle. Plusieurs stratégies et conseils peuvent les aider à renforcer cette compétence.
La participation à des événements sociaux et la mise en réseau sont également d’excellents moyens de renforcer ces compétences.
L’intelligence émotionnelle joue un rôle central dans le coaching des managers. Un coach qui a développé la sienne est capable de créer un environnement de confiance, de compréhension et de respect mutuel, favorisant ainsi le développement personnel et professionnel des managers qu’il accompagne.
Il peut alors entrainer peu à peu son coaché vers des discussions profondes, authentiques sur ses défis professionnels et personnels. Il écoutera activement, posera les bonnes questions, ira au-delà du superficiel et comprendra les émotions sous-jacentes du manager qu’il accompagne. Il pourra ainsi aider le manager à explorer ses motivations, ses peurs et ses aspirations, et à trouver par lui-même des solutions adaptées. Une intelligence émotionnelle élevée permet également aux coachs de mieux comprendre les dynamiques de pouvoir et les enjeux émotionnels qui peuvent surgir dans le coaching.
L’intelligence émotionnelle est particulièrement utile dans les cas où les managers doivent faire face à des situations émotionnellement chargées, comme des conflits d’équipe ou des décisions difficiles. Par exemple, un coach doté d’une forte intelligence émotionnelle peut aider un manager à gérer sa colère ou son anxiété lors d’un conflit, en lui apprenant des techniques de maîtrise de soi. Il peut également encourager le manager à développer son empathie en lui proposant des exercices pour comprendre le point de vue des parties prenantes.
En développant leur prise de conscience (tête) sur le sujet, les managers peuvent développer leur intelligence émotionnelle (cœur) et devenir plus efficaces dans leur rôle. L’Intelligence Emotionnelle ne se développe pas du jour au lendemain, mais avec une pratique constante elle peut être renforcée. Les managers qui investissent dans le développement de leur intelligence émotionnelle verront des améliorations non seulement dans leur propre bien-être, mais aussi dans le fonctionnement de leurs équipes et la satisfaction de leurs collaborateurs.
Pour y arriver, un coaching individuel sera une aide précieuse.